« BONJOUR,
je suis la Monnaie, œuvre des Hommes ;
je suis née sur la balance,
mon corps est fruit de la terre,
mon âme est esprit de la loi ;
je fus créée pour organiser et perpétuer la vie,
équitablement. »

Bien plus qu'un placement !

« Voilez votre tête en commémoration de cette grande douleur ».

Achetée 21.000 CHF en 1998

Elle fut adjugée 180.000 CHF en 2013

Publié le 01.08.2017

La Judée, accablée, comme prostrée dans une douloureuse solitude, est assise au pied d’un palmier, et derrière elle, la Victoire, monumentale, gracieuse et séduisante, semble graver sur un bouclier les noms des vainqueurs. Ce tableau, d’une intensité dramatique, au dos d’un sesterce émis en 71 sous le règne de Vespasien, évoque la victoire de l’Auguste, « VICTORIA AVGVSTI », et de son fils Titus en Judée.

 

En 66, le prélèvement de dix sept talents au trésor du temple de Jérusalem par le gouverneur Gessius Florus déclenche une révolte immédiate qui se transforme rapidement en une véritable guerre d’indépendance. Néron y dépêche Vespasien à la tête de soixante milles hommes. Mais bientôt Néron est assassiné et Rome sombre dans le chaos de la guerre civile. En moins d'une année trois empereurs vont se succéder. Vespasien sera le quatrième. Sur recommandation du juif Tibère Alexandre, le préfet d’Egypte, les légions d’Orient l’acclament empereur à Alexandrie le 1er juillet 69. Vespasien confie alors à son fils Titus la mission d’achevée la reconquête de la Judée et retourne à Rome. Titus fait le siège de Jérusalem durant plusieurs mois avant de conquérir la ville quartier par quartier. A la fin août 70, le Temple est investi et, rapporte le Talmud, profané par Titus lui-même. Jérusalem est pillée, ravagée; la ville et le Temple sont en flammes ; les habitants sont massacrés, envoyés aux mines ou réservés pour les combats de gladiateurs. Il semblerait que Titus n’ait pas souhaité la destruction du Temple. L’aurait-t-il regretté plus tard, comme Alexandre le grand déplora avoir ordonné la destruction du palais du Grand Roi à Persépolis ? Toujours est-il qu’au grand soir de sa vie qui s’acheva prématurément, Titus confia qu’il ne se reprochait qu’une seule action. Quelle fut-elle ? Il ne la révéla à quiconque et personne, jamais, ne la sut vraiment. Bien plus tard, Charles Baudelaire, évoquant la Judée triste et désespérée des médailles romaines écrira : « Voilez votre tête en commémoration de cette grande douleur ».

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Description technique de la Monnaie

EMPIRE ROMAIN, VESPASIEN, fin août 69 - 23 juin 79.
Rome, 71.
Sesterce, bronze, 27,59 g

Avers : IMP CAES VESPASIAN AVG P M TR P P P COS III Sa tête laurée à droite; le tout dans un cercle perlé.
Revers : VIC-TORIA - AVGVSTI / S C La Victoire debout à droite, le pied gauche sur un casque, tenant dans la main gauche un bouclier posé sur son genou gauche et sur lequel elle écrit; dans le champ droit, palmier au pied duquel la Judée éplorée est assise; le tout dans un cercle perlé.

Références bibliographiques : Cohen 625; BMC RE II, 126, 582; RIC II, 71, 468; BN 560.

Provenance: vente publique Bank Leu AG 45, Zürich 1998, lot 319.

Achetée 21.000 CHF en vente publique à Zürich en 1998.
Adjugée 180.000 CHF en vente publique à Zürich en 2013.
L’ouvrage dans lequel apparaît cette monnaie est encore disponible au prix de 80 €, frais de port inclus. Cf. Les Éditions Tradart - Inestimables richesses de l'Histoire - Portrait de la collection JDL

 

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